Saint-Louis Sucre Südzucker ferme la porte à une cession des sucreries
Les actionnaires majoritaires du groupe sucrier Südzucker ont fermé la porte, mercredi soir à Strasbourg, à une cession des sucreries vouées à la fermeture de la filiale française Saint-Louis sucre, que les betteraviers français souhaitent reprendre, ont annoncé les actionnaires dans un communiqué.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La France, marché excédentaire
En maintenant symboliquement une poignée d'employés sur ces sites, le groupe allemand empêche le déclenchement d'un processus de recherche de repreneurs, contournant ainsi la « loi Florange », estime pour leur part les betteraviers français. Hans-Jörg Gebhard a, enfin, assuré que le projet de restructuration de Saint-Louis Sucre « poursuit un seul objectif : assurer sa pérennité », arguant d'une perte opérationnelle de la branche sucre de Südzucker « annoncée entre 150 et 250 millions d'euros sur l'exercice 2018/19 », tandis que Saint-Louis Sucre « est également en perte depuis cinq années consécutives ».
Le 7 mai, lors d'une manifestation devant l'ambassade d'Allemagne à Paris, les betteraviers ont laissé entendre qu'ils ne fourniraient pas les deux usines de Roye (Somme) et Etrepagny (Eure), si la direction ne se montrait pas plus conciliante. Les betteraviers français déplorent que le groupe allemand, qui a des usines « partout en Europe », fasse supporter à la France 500 000 des 700 000 tonnes de baisse de production de sucre prévue sur le continent. « Plusieurs sites du groupe sont concernés (par le plan de restructuration) en Europe : en Allemagne, en Pologne et en France », a indiqué la VSZ dans son communiqué. « Le marché français est le marché le plus excédentaire en Europe : la France produit deux fois plus de sucre qu'elle n'en consomme », a également avancé la VSZ, évoquant le projet d'un autre acteur français, Cristal Union (marque Daddy) de fermer deux usines.
Devant l'ambassade d'Allemagne pour obtenir que Sudzucker accepte de négocier. Nous les planteurs, la betterave, on y croit! Résolument ! @SaintLouisSucre pic.twitter.com/4cnqweFJlY
— Lievens Gilles (@GillesLievens) 7 mai 2019
Ce jeudi, le président de la CGB, Franck Sander, a estimé que « la porte n'est pas fermée malgré les communiqués de cette nuit, car Südzucker a accepté de recevoir notre offre de reprise par écrit. Nous proposons 30 millions d'euros pour la reprise des 2 usines ».
Südzucker a provisionné 200 millions d'euros pour la fermeture, le plan social et la dépollution des cinq sites appelés à fermer en Europe (deux usines en Pologne, deux en France et une en Allemagne). « Nous estimons que le coût pour les deux usines françaises serait de 70 millions d'euros. La proposition que nous leur avons faite leur permettrait donc d'économiser 100 millions d'euros », selon Franck Sander. Les personnes présentes à la réunion de mercredi soir se sont engagées « à revenir vers nous sous trois semaines », a-t-il indiqué.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :